La crise de la COVID-19 a durement touché nos organismes.
Ce printemps, au plus fort de la pandémie, le conseil a octroyé deux subventions d’urgence de 5000$; l’une à Présence-Famille et l’autre à la Saint-Vincent de Paul.
Il y a quelques semaines, une aide financière a aussi été accordée à Kéno pour le camp de jour municipal afin de garantir une place sécuritaire à tous les jeunes augustinois.
Ces derniers jours, mon collègue Jean Simard et moi, nous avons collaboré à rédiger la résolution qui a été présentée ce soir en séance extraordinaire.
L’Association de hockey mineur Cap-Rouge/St-Augustin a subi des pertes de revenus importantes dues à la pandémie et le plan de retour au hockey approuvé par la santé publique nécessite des heures de glace supplémentaires.
Je vous invite à consulter la résolution proposée:
Résolution – Aide financière à l’Association de Hockey Mineur de Cap-Rouge/St-Augustin Inc.
La résolution a été adoptée à majorité (Pour: Sylvain Juneau, Jean Simard, Yannick LeBrasseur, Jonathan Palmaerts, Raynald Brulotte | Contre: Marcel Desroches | Absente: Annie Godbout).
Lors du débat, j’ai informé les membres du conseil et les citoyens que j’ai deux garçons qui sont inscrits au hockey mineur. Toutefois, puisque mon intérêt n’est pas distinct de celui de l’ensemble des citoyens, j’ai participé aux délibérations et j’ai voté sur la résolution. Advenant son adoption, les tarifs d’inscription seront gelés aux taux de l’an dernier pour tous les joueurs, plutôt que de se voir imposer une augmentation de 50$/joueur. À noter que lors de l’adoption du budget 2020, j’avais déjà voté en faveur du gel des tarifs en 2020 pour toutes les activités sportives, culturelles, de loisirs et de vie communautaire. Le 11 août dernier, j’ai fait les paiements pour mes garçons aux tarifs majorés et j’ai avisé par écrit le directeur général de l’association que je n’accepterai aucun remboursement de leur part le cas échéant. De plus, j’ai fait un don de 100$ en signe de solidarité.
Je profite de l’occasion pour partager ma vision quant aux organismes qui s’activent dans notre ville.
Je trouve plus approprié de parler d’«organismes partenaires», plutôt que d’organismes communautaires – cette expression est pour moi dépassée.
Nos partenaires sont administrés par des bénévoles et à Saint-Augustin-de-Desmaures, il y a des centaines de bénévoles qui mettent des milliers d’heures pour offrir des services diversifiés aux augustinois.
Nos bénévoles, ils se structurent (conseil d’administration), se gèrent (budget, règles), ils forment, ils accompagnent (jeunes, aînés, personnes vulnérables), ils interviennent (environnement, prévention, sécurité), ils rendent des comptes (AGA, élections).
Nous profitons de la très grande expertise de nos bénévoles; nous avons des sportifs de haut niveau (joueurs de ligues professionnelles, athlètes olympiques), des personnes avec des expériences de travail très diversifiées (musiciens, historiens, auteurs, réalisateurs, peintres, archéologue, architectes, horticulteurs, biologistes, écologistes, militaires, etc.), des sommités dans des domaines plus pointus (chercheurs universitaires).
Si on exclut les coûts associés aux bâtiments et terrains extérieurs, en 2019, l’aide financière directe aux 29 organismes reconnus étaient d’environ 200000$.
L’aide financière accordée par la ville ne représente qu’une fraction du budget de fonctionnement de ces organismes (moins de 6%).
Plusieurs études prouvent que pour chaque dollar public investi dans les OBNL, la collectivité en retire en moyenne 3,30$.
Les organismes nous permettent donc de faire plus avec moins.
Imaginons un instant les coûts et la structure organisationnelle qui seraient requises à la Ville pour servir les 3000 membres augustinois de ces organismes. Si on ajoute les sous-traitants Kéno et SODEM, on parle de 6000 bénéficiaires; parents, jeunes, moins jeunes, danseurs, musiciens, chanteurs, sportifs (natation, hockey, gymnastique, soccer, arts martiaux, baseball, escrime), etc…
Il est important de rappeler que les loisirs, la culture et la vie communautaire sont des compétences municipales inscrites dans la «Loi sur les compétences municipales C47.1», tout comme les parcs, le développement économique, l’environnement, la salubrité, les nuisances, la sécurité, le transport, etc.
Si l’on se compare aux villes de population ou budget similaire, nous dépensons moins en «loisirs et culture» que la majorité de nos consœurs.
Données des budgets 2019:
Ville | Revenus | Dépenses en «Loisirs et culture» | Proportion dépenses «Loisirs et culture» / Revenus |
VSAD | 60 489 815 $ | 4 571 127 $ | 8% |
Baie-Comeau | 72 481 620 $ | 8 876 725 $ | 12% |
Candiac | 47 260 000 $ | 5 870 400 $ | 12% |
Joliette | 67 108 150 $ | 6 639 110 $ | 10% |
Mont-St-Hilaire | 37 748 600 $ | 3 672 500 $ | 10% |
Saint-Lazarre | 31 259 900 $ | 4 673 200 $ | 15% |
Varennes | 41 314 219 $ | 8 347 524 $ | 20% |
La contribution des organismes partenaires est essentielle au dynamisme de notre milieu et à la qualité de vie des citoyens.
C’est pourquoi la Ville s’est dotée d’une politique de reconnaissance des organismes qui a été actualisée en 2018.
Cette politique fonctionne quand ça va bien, mais aujourd’hui, il nous en faut une aussi pour quand ça va mal.
L’arrêt des activités ordonné par la santé publique a eu bien des impacts négatifs pour nos organismes partenaires:
- Chute ou remboursement des inscriptions;
- Absence ou diminution de la vente de billets;
- Annulation d’événements;
- Annulation des collectes de fonds;
- Perte de commandites;
- Perte ou absence de subventions;
- Perte de revenus provenant de la vente de biens et services.
Considérant tout ce qui vient d’être présenté, il est primordial de soutenir plus que jamais les organismes partenaires.
Il faut:
- Leur permettre de continuer à œuvrer dans leurs champs d’interventions respectifs;
- Leur assurer la continuité de leur offre de services;
- Les soutenir pour leur permettre de maintenir une bonne santé financière;
- Les aider à mettre en place les mesures sanitaires;
- Et prévenir les problématiques d’ordre organisationnel, financier ou technique qui pourraient survenir.
Pour planifier une reprise sécuritaire, nos 42 organismes partenaires ont dû se doter d’un plan qui rencontre les exigences de la santé publique. Ils ont passé des centaines d’heures à le préparer, à le déployer et ils doivent maintenant s’assurer de son respect. Tout ceci, bé-né-vo-le-ment! Pensez à la masse salariale de tout ce bon monde qui sont assis autour de la table pour préparer la reprise des activités des entreprises ou à la Ville. Pour nos 42 organismes, c’est 0$.
Pour aider nos organismes partenaires à passer au travers de cette situation inédite, j’appuierai tout bon plan d’affaires (gagnant-gagnant) qui me sera présenté.
C’est ce qu’a fait le hockey mineur.
Cette aide est ponctuelle, elle est non récurrente.
Si le toit de la bibliothèque se mettait à couler, si un arbre tombait dans l’un de nos sentiers, si le système de climatisation de l’hôtel de Ville était en panne, on agirait rapidement. Pour le hockey mineur, nous sommes dans l’urgence et c’est pourquoi il fallait agir maintenant en adoptant la résolution.